Pic de Marcelly : itinéraire d'une randonnée gourmande au cœur des traditions alpines

L’ascension du Pic de Marcelly en Haute-Savoie promet un spectacle naturel impressionnant, entre panoramas vastes et saveurs généreuses de montagne. Ce sommet, accessible et tout proche du Mont-Blanc, charme aussi bien les passionnés de randonnée que les gourmets, reliant nature et terroir dans une expérience authentique.

Tout ce qu’il faut savoir avant de partir

Localisation et carte d’identité du Pic de Marcelly

Le Pic de Marcelly domine le plateau du Praz de Lys – Sommand, en Haute-Savoie, juste au-dessus de Taninges, dans le massif du Chablais.
Son sommet culmine à 1 999 m, frôlant la barre symbolique des 2 000 m.

Le regard porte sur le Mont-Blanc, les Aravis, les Fiz, le Jura, et parfois même jusqu’au Lac Léman.
Le panorama, à 360°, offre sans doute l’un des plus beaux points de vue accessibles de la région.

Pourquoi attire-t-il autant les visiteurs ?

• Les randonneurs profitent d’une belle boucle, accessible et sans difficultés techniques.
• Les épicuriens savourent la proximité des fermes, fromageries et restaurants du Praz de Lys.
• Les photographes recherchent les lumières du matin sur le Mont-Blanc ou les couchers de soleil sur le Jura.

C’est le parfait équilibre entre balade familiale et ambiance de haute montagne, idéal pour conjuguer randonnée et plaisirs gourmands.

Quelle est la meilleure période pour l’ascension ?

La période la plus agréable court de mai/juin à octobre, variable selon l’enneigement.

• Printemps (avril-mai) : les névés persistent, le terrain reste gras, mais la floraison bat son plein (crocus, gentianes).
  La fréquentation est faible, prudence sur les pentes raides.
• Début d’été (juin-juillet) : l’idéal. Les jours s’étirent, les alpages s’animent, la flore alpine explose.
• Haute saison (août) : affluence le week-end, et les orages en fin de journée ne sont pas rares.
  Privilégiez un départ matinal.
• Automne (septembre-octobre) : le calme revient, les couleurs se réchauffent, la température est parfaite pour grimper les 950 m de dénivelé.

Pour agrémenter l’ascension, profitez des fêtes de l’alpage ou des marchés de producteurs de Taninges.
Vérifiez auprès de l’office du tourisme les dates des événements : elles peuvent changer chaque année.

Accès et logistique

En voiture, rejoignez Taninges puis grimpez jusqu’au Praz de Lys.
Quelques parkings pratiques :

• Centre-station du Praz de Lys
• Parking de Haute-Lumière
• Entrée de station côté Sommand, selon les variantes d’itinéraire

Les transports en commun restent limités, mais en saison des navettes relient Taninges ou Cluses à la station.
Pensez au covoiturage montagne (Blablacar, groupes Facebook locaux).

Côté eau, renseignez-vous au départ, de préférence au Praz de Lys ou près des chalets d’alpage.
Au-delà, prévoyez d’être autonome, surtout en été.

À l’approche du sommet, l’ombre se fait rare : pensez à emporter chapeau, crème solaire et lunettes.

Matériel et sécurité pour une randonnée gourmande

Adoptez l’équipement habituel de randonnée :

• Chaussures à tige basse ou haute, semelle crantée
• Veste coupe-vent/pluie, polaire légère
• Bâtons de marche, précieux en montée comme à la descente

N’oubliez pas la touche gourmande :

• Sac isotherme ou petite glacière souple pour les fromages et charcuteries
• Boîtes hermétiques pour tartes, cakes ou sandwichs
• Un torchon pour improviser une nappe au sommet

Les dernières pentes sont raides et herbeuses :
évitez les semelles lisses, descendez en petits zigzags, bâtons bien ancrés, surtout si l’herbe glisse.

Sécurité :

• Le réseau mobile fonctionne bien autour du Praz de Lys, plus capricieux ailleurs.
• Gardez les numéros 112 et PGHM enregistrés dans votre téléphone.
• Prévenez toujours quelqu’un de votre itinéraire et de votre heure de retour estimée.

Traces GPX et variantes d’itinéraire

Pour préparer la sortie, une trace GPX fiable est essentielle : les sites de randonnée (VisuGPX, IGN, Outdooractive) proposent des parcours détaillés.

La boucle classique au départ du Praz de Lys propose :

• Distance : 9 à 11 km, selon le point de départ
• Dénivelé positif : environ 950 m
• Durée : 4 à 5 heures de marche effective, pauses gourmandes en bonus

Deux options à explorer :

• Boucle familiale depuis le Praz de Lys : parcours raccourci, progression douce via les alpages, parfait pour les enfants déjà bons marcheurs.
• Variante sportive “Crêtes du Marcelly” : enchaînement avec la Haute Pointe par les crêtes.
  Plus aérienne, elle s’adresse à ceux à l’aise avec le dénivelé et la durée.

N’oubliez pas de télécharger la trace en mode hors ligne, batterie chargée, et de garder une carte papier en secours. Rien ne remplace un support classique en montagne.

Itinéraire pas-à-pas : Taninges – sommet – retour

De Taninges au lac de Roy

Le départ se fait au pied de l’église Saint-Jean-Baptiste à Taninges, vers 640 m d’altitude.
Les premiers pas longent vieilles fermes et potagers, parfum champêtre à la clé.
Prenez le temps de lever la tête, les falaises du Faucigny forment un bel écrin.

Rapidement, le sentier s’élève vers les alpages, traversant prairies et sous-bois aux odeurs d’humus et de résine.
Comptez 1 h 45 à 2 h 15 jusqu’au lac de Roy, selon votre rythme et vos pauses photo.

Incontournable juste avant le lac : la Ferme des Mouilles.
Leur fromage blanc fermier, tomme ou yaourt maison transforment une pause en vraie parenthèse gourmande.

Le lac de Roy, blotti dans un cirque paisible, invite à ralentir : eau miroir, vaches qui pâturent et, là-haut, la crête du Marcelly.

Lac de Roy – col de la Ramaz

Le chemin s’élève franchement au départ du lac, ouvrant peu à peu la vue.
Le Mont-Blanc surgit à l’est, majestueux, accompagnant la montée.

Les amoureux des plantes trouvent leur bonheur :
arnica aux fleurs jaunes, gentiane robuste ou myrtilles sauvages à goûter discrètement.

La montée vers le col de la Ramaz (1 559 m) prend 45 minutes à 1 heure.
Là, l’horizon bascule sur les alpages du Praz de Lys et les reliefs du Chablais.

Col de la Ramaz – croisée des sentiers de la Pointe Perfia

Depuis le col, le sentier se fait plus aérien sur un versant parfois pentu, mais bien tracé.
En famille, regroupez-vous et gardez une main libre dans les passages exposés.
Le chemin reste accessible, demande juste un peu de vigilance.

La vue plongeante sur les chalets, la chaîne du Mont-Blanc qui s’étire, et parfois des chamois sur les crêtes forment un décor parfait pour les amateurs de photo.

C’est l’occasion idéale pour une pause goûter “grand air”.
Essayez des barres énergétiques maison façon tarte aux myrtilles (flocons d’avoine, poudre de noisette, miel, myrtilles fraîches ou séchées).

Une succession de remontées conduit à la croisée des sentiers de la Pointe Perfia, carrefour sur la crête, où l’on devine la vallée de Taninges.

Crête finale – Pic de Marcelly (1 999 m)

La dernière section grimpe franchement vers le sommet, croix en ligne de mire.
Arrivé à 1 999 m, posez vos sacs à la table d’orientation.

Vue à 360° garantie :

• À l’est, le Mont-Blanc
• Au sud, les Aravis
• Au nord, le Chablais et le Léman qui scintille

Savourez ici un pique-nique locavore : pain de la vallée, tomme, abondance, saucisson, fruits.
Au sommet, le soleil fait souvent illusion : une couche chaude est un vrai plus pour profiter sans grelotter.

Descente circulaire par la Combe de l’Encrenaz

Pour varier le retour, la boucle par la Combe de l’Encrenaz traverse une ambiance plus sauvage.
La descente, assez soutenue, incite à sortir les bâtons pour ménager les genoux.

La combe, encaissée, garde souvent la fraîcheur.
Si la météo menace, elle permet de regagner rapidement les chalets et la route.

En bas, passage conseillé au gîte-auberge Les Clarines : laissez-vous tenter par la croûte savoyarde maison : pain, fromage fondu, vin blanc, le tout gratiné.
Accompagnez d’une bière locale et la journée s’achève sur une belle note.

Il ne reste plus qu’à regagner Taninges, les jambes un peu lourdes et la tête remplie d’images.

Haltes gourmandes et recettes 100 % terroir

Carnet d’adresses sur le parcours

Impossible de randonner ici sans goûter au fromage de montagne.
Arrêtez-vous à la fromagerie Paccard, véritable trésor pour dénicher tomme et Abondance fermier, raffinés en cave naturelle.

Un peu plus loin, enivrez-vous à l’Apiarie du Jora, réputé pour son miel de montagne aux arômes floraux.
Parfait pour sucrer un thé ou réveiller un petit-déjeuner avant l’ascension.

À Mieussy, un distillateur perpétue l’art du génépi artisanal, macéré patiemment avec des plantes cueillies en altitude.
Évitez d’en abuser sur les sentiers, mais dégusté le soir en refuge, c’est tout un charme.

Panier idéal du randonneur épicurien

Pour un pique-nique montagnard réussi, adaptez-vous à la météo.
Par forte chaleur, préférez les fromages secs comme une tomme affirmée ou un Abondance affiné.
Par temps frais, osez des fromages plus moelleux.

Misez aussi sur des charcuteries robustes :

• Diot fumé à découper sur place
• Viande des Grisons, fine et goûteuse

Complétez d’énergie simple : noix de Savoie, pommes séchées, et une touche de chocolat noir en récompense.

Emballez le tout dans des boîtes légères ou des sachets réutilisables, pour limiter l’empreinte sur la nature.

Recettes faciles à préparer sur un réchaud ou à la maison

La croûte savoyarde “pocket” s’impose comme star en bivouac :
toastez du pain, recouvrez de lamelles d’Abondance, ajoutez une larme de vin blanc.
Fermez la poêle : en quelques minutes, le fromage fond et grille, à savourer chaud.

Au printemps, une soupe d’orties fraîches fait merveille : orties (cueillies avec des gants !), pommes de terre, eau, sel, câlin de crème ou fromage frais.
En version allégée, les sachets lyophilisés s’enrichissent d’un peu de beurre.

Pour le dessert, pensez muffins façon gâteau de Savoie : pratique à transporter, moelleux à souhait pour un sommet gourmand.

Marier vins et panorama

Face à de tels paysages, un bon vin de Savoie a toute sa place.
En blanc, optez pour un Chignin-Bergeron aromatique, compagnon idéal de l’Abondance, ou une Roussette, fraîche et vive.

Pour les amateurs de rouge, la Mondeuse se révèle, puissante sans étouffer les fromages.

Transportez votre vin en pochette bulle ou transvasez-le en gourde inox, plus légère et sécurisée.
Savourez-en un verre au coucher du soleil, le plaisir n’en sera que plus grand... et la descente plus sûre si vous restez raisonnable !

Visages, savoir-faire et traditions autour du Pic de Marcelly

Portraits d’artisans de montagne

Sur les sentiers du Marcelly, on croise bien plus que des randonneurs.
Rencontrer ceux qui font vivre la montagne donne une autre saveur à la marche.

Claire, bergère, élève ses vaches pour produire du reblochon d’alpage.
À l’aube, le lait tout juste tiré devient caillé, puis fromage affiné dans une cave qui sent le foin et la fumée.
Goûter son reblochon, c’est ramener la montagne dans son assiette.

Sur une pente plus tranquille, Romain cueille et distille génépi, achillée, millepertuis et bourgeons de sapin.
Son atelier sent la résine, les sirops, les tisanes et les eaux florales restituent tout l’arôme des alpages.

Les Joly, famille de sculpteurs du Faucigny, taillent le bois en silhouettes de saint-bernard ou de chalets, enseignes de refuges ou fermes, et transmettent ainsi la mémoire du massif.

Festivals et coutumes locales à intégrer à son séjour

L’été, planifiez votre passage lors des fêtes pastorales.

• En août, la Fête de l’Alpage de Praz de Lys : vaches décorées, démonstrations de fabrication de fromage, musique traditionnelle, tables garnies de diots-polenta.
• En septembre, la Descente des alpages à Taninges : troupeaux redescendent, cloches, fleurs sur les cornes, effluves de foin et de beignets de pommes de terre.
• À certaines soirées, le refuge du Marcelly pousse les tables pour un bal musette.
  Accordéon, polka savoyarde, vin blanc local… redescendre devient presque secondaire.

Randonnée engagée : préserver l’âme du massif

Parcourir ces montagnes, c’est aussi s’engager à en prendre soin.

Aux portes du Parc naturel régional des Bauges, les règles sont simples :
restez sur les sentiers, tenez les chiens en laisse, respectez les périodes de nidification et les zones de tranquillité.

Ramenez systématiquement vos déchets, même les épluchures : rien ne se recycle mieux qu’au village.
Contournez les troupeaux, refermez les clôtures, gardez les animaux sauvages à distance, sans crier ni utiliser de drone.

Enfin, privilégiez les produits locaux : fromage fermier, pain artisanal, bières brassées sur place.
Chaque achat contribue à la vitalité de ces terres.

Carnet pratique : prolonger l’aventure

Pour prolonger l’expérience, choisissez une nuitée en ferme-auberge, avec repas maison, ou tentez le refuge non gardé pour les plus autonomes.

Trois randonnées complémentaires :

• Haute Pointe : pour dominer le Chablais et le Mont-Blanc
• Pointe de Chalune : plus sauvage, idéale à l’aube
• Roc d’Enfer : réservé aux marcheurs aguerris

Quelques ressources utiles :

• Offices de tourisme de Taninges et Praz de Lys – Sommand
• Applications météo fiable comme Météo-France, Windy, ou Yr
• Numéro à retenir : 112 pour toute urgence (PGHM inclus)

Le Pic de Marcelly, c’est un mélange rare de paysages saisissants, de parcours variés et de plaisirs gourmands.
Idéal pour renouer avec la montagne et ses traditions, dans la simplicité et la convivialité.