Le snowboard, c’est tout sauf une activité hivernale banale. Plonger dans cet univers, c’est explorer la liberté, s’équiper selon ses envies, s’approprier un lifestyle qui vibre de sensations et de valeurs partagées.
Dans la tête d’un snowboardeur
Une passion née de la poudreuse : comment on devient snowboardeur
En France, l’arrivée du snowboard a d’abord eu un goût de petite révolution.
Dans les années 80, les premiers “surfeurs des neiges” débarquent sur les pentes alpines, souvent accueillis d’un œil sceptique par les skieurs.
Aujourd’hui, le snowboardeur version 2020 a bien changé.
Il s’inspire autant du skate, du surf que de l’esprit montagnard : une alchimie unique.
Sur les pistes, les histoires s’entrecroisent.
- Le débutant, concentré sous son casque :
“C’est la première fois que j’ai flotté dans la poudreuse, c’était magique.” - Le passionné, saisonnier en station :
“Je bosse ici juste pour pouvoir rider avant de prendre mon service.” - Le pro, discret mais affûté :
“Mon plaisir, c’est de trouver ma propre ligne, pas de courir après la médaille.”
Leur point commun ?
Un instant décisif où la planche ouvre de nouvelles perspectives.
Ils ne cherchent pas simplement à descendre une piste, mais à ressentir le mouvement, à jouer avec la liberté, à réinventer leur rapport à la pente.
L’appel du hors-piste : la quête d’adrénaline et l’art d’écouter la montagne
En freeride, l’aventure prend une autre dimension.
On quitte les pistes tracées, on retrouve des terrains silencieux, parfois impressionnants.
Dans la poudreuse, la sensation de glisse absorbe tout :
la planche accélère, la neige encercle les genoux, tout devient instinctif.
L’attention passe de la simple technique à la recherche de la ligne parfaite.
À l’opposé, le snowpark devient terrain de jeu.
On tente un trick, on chute, on recommence.
Entre amis, on crée, on partage, on rit sur les télésièges.
Pourtant, la magie du hors-piste ne s’efface pas de la mémoire.
Ce n’est pas qu’une histoire de vitesse, mais aussi de solitude, d’intensité.
Un rider connu le résume ainsi :
“Le meilleur run, c’est quand j’oublie tout le reste.”
Éthique et état d’esprit : la montagne comme terrain de respect et d’entraide
Derrière l’image rebelle du snowboardeur, il y a tout un code.
En montagne, certains réflexes deviennent naturels :
- Prendre soin de la nature et des zones fragiles,
- Ramener ses déchets, parfois même ceux des autres,
- Rester vigilant pour les copains, même si la session s’annonce parfaite.
Les pratiques éco-responsables prennent de l’ampleur :
choisir de la wax biodégradable, covoiturer, réparer son matos, privilégier de petites stations familiales.
Rouler safe est tout aussi essentiel.
Arva, pelle, sonde et une vraie connaissance de la neige s’ajoutent naturellement à la panoplie du rider.
Les valeurs partagées ?
Liberté, créativité, entraide, amour inconditionnel de la montagne.
La plus belle trace, c’est souvent celle laissée après une descente, à l’approche de la vallée, le cœur léger.
Techniques et progression : maîtriser la montagne en snowboard
Les bases indispensables : position, équilibre, virages frontside et backside
Tout commence avec une position solide :
Les pieds alignés à la largeur des épaules, genoux flexibles, torse mobile, regard loin devant.
Fixer ses pieds, c’est la chute assurée… Visualisez plutôt un plateau de raclette à équilibrer sur la tête.
L’équilibre vient du poids bien centré sur la board.
On évite de s’asseoir exagérément sur la jambe arrière - c’est le meilleur moyen de perdre le contrôle, cuisses fumantes garanties.
Les virages ne répondent qu’au haut du corps, pas aux mains.
Pour tourner backside, on pousse les talons, le torse fait face à la pente.
Pour enclencher un frontside, les genoux travaillent doucement, l’ensemble toujours détendu.
En cours, les mêmes erreurs apparaissent souvent :
- Les bras moulinent dans tous les sens,
- Le regard colle à la neige,
- La planche reste à plat entre deux virages… et c’est souvent la glissade.
Un conseil efficace : filmez-vous, ou demandez l’avis d’un moniteur.
Gardez ce mantra simple en tête : regard–épaules–pieds.
Freeride, freestyle, splitboard : à chacun son terrain de jeu
| Discipline | Objectifs principaux | Prérequis techniques | Risques principaux | Exercices suggérés |
|---|---|---|---|---|
| Freeride | Explorer la poudreuse, le terrain | Virages maîtrisés toutes neiges | Avalanches, relief caché | Apprentissages hors-piste, lecture du terrain |
| Freestyle | Figures en park et backcountry | Stabilité, maitrise vitesse | Chutes, blessures | Ollies, petits sauts, équilibre sur piste |
| Splitboard | Autonomie en montagne | Sûr en descente, endurance | Isolement, neige instable | Montées progressives, conversions |
Pour progresser :
- Commencez par dompter les pistes classiques.
- Testez les petits bords, essayez des bosses naturelles.
- Initiez-vous au freeride avec un encadrement, tentez le splitboarding si la découverte vous attire.
Sécurité à chaque sortie : analyse de la neige et équipement de secours
Au-delà de la station, la prudence devient la règle.
La lecture du manteau neigeux se fait avec l’expérience - rien de tel qu’une journée sur le terrain avec un guide.
Ne partez jamais sans le trio indispensable : DVA, sonde, pelle.
Ajoutez un sac adapté, une couverture de survie, une petite trousse de secours, un téléphone bien chargé.
Avant de partir :
- Consultez le bulletin avalanche,
- Préparez votre itinéraire,
- Vérifiez chaque équipement,
- Évaluez le niveau du groupe,
- Prévenez quelqu’un de votre destination.
Un simple stage de formation à la gestion du matériel de secours transformera votre façon d’aborder la sécurité.
Préparation physique et mentale
La glisse se prépare aussi en dehors de la neige.
En hors saison, travaillez le gainage (planche, side-plank), les jambes (squats, fentes) et la proprioception (exercices d’équilibre).
Un petit circuit simple à glisser dans la semaine :
- 3 x 30 secondes de planche,
- 3 séries de douze squats lents,
- 3 x 30 secondes debout sur une jambe.
Côté mental, apprivoiser la peur fait partie du jeu.
Prenez le temps de visualiser chaque run, d’imaginer chaque étape, chaque réception.
Fermez les yeux - la scène se rejoue dans votre esprit comme une petite chorégraphie aérienne.
Mieux vaut savoir reculer de temps en temps, sans regret, que de risquer l’accident.
Choisir, entretenir et optimiser son matériel de snowboardeur
Planche, fixations, boots : comment viser juste
Trois éléments restent essentiels : la planche, les fixations, les chaussures.
Laissez tomber la hype et concentrez-vous sur ce qui changera vraiment vos sessions.
Niveau forme :
- Twin : parfaite pour le freestyle ou débuter.
- Directionnelle : un nez allongé, pensée pour tracer dans la montagne.
- Swallow tail : l’arrière aminci, conçue pour flotter dans la poudre.
Le cambrage change les sensations :
- Camber classique : exigeant, accrocheur.
- Rocker : accessible, plus tolérant.
- Hybride : la version polyvalente, pour varier les plaisirs.
Le flex dépend de votre pratique :
- Souple pour débuter ou jouer à petite vitesse ;
- Medium, adaptable partout ;
- Rigide, réservé à ceux qui aiment la vitesse et le freeride soutenu.
Côté taille, référez-vous à votre morphologie (du menton au nez) et à la spécialité (plus court pour le park, plus long en poudre).
Soignez aussi les réglages des fixations :
- Stance : plus large pour la stabilité, plus serré pour mieux tourner.
- Angles : débutez à +15°/0° ou +15°/-6°, ou testez le “duck stance” pour plus de liberté.
Quant aux boots : une seule règle, le confort d’abord.
Un pied bien maintenu, aucun point de pression, un talon qui ne lève pas.
Le quiver quatre saisons : boards de poudreuse, de park, de rando
Avec le temps, chacun compose son quiver, une collection pour chaque envie :
- Une all-mountain pour la majorité des sorties,
- Une board longue ou directionnelle pour les jours de grosse poudre,
- Une planche de park, courte et souple, pour s’amuser sur les modules,
- Un splitboard pour les sorties loin des remontées mécaniques.
Pas besoin de dépenser une fortune : l’occasion, la location ou les fins de série font des miracles.
Chercher la bonne pièce dans un shop de station ou auprès d’un groupe local finit souvent en discussions animées… et en trouvailles inattendues.
Entretien et tuning : garder son matos affûté
Un matériel entretenu garantit le plaisir, et fait durer la board beaucoup plus longtemps.
Pour le fartage maison :
- Adaptez le fart à la température,
- Prévoyez un fer à repasser (vieux modèle), un racloir, une brosse douce.
Le process est simple :
- Nettoyez,
- Étalez le fart à chaud,
- Laissez reposer,
- Raclez, brossez.
Renouvelez l’opération toutes les 3 à 5 sorties par conditions froides.
Un affûtage léger des carres suffit, sans forcer, pour éviter une accroche trop agressive.
Pour les petites réparations de semelle, une baguette P-Tex suffit.
Pour les gros impacts, mieux vaut passer entre les mains d’un skiman professionnel.
Les accessoires malins : casque audio, gants chauffants, caméra embarquée
Quelques accessoires font vraiment la différence :
- Casque compatible audio, pour glisser sur une playlist discrète,
- Gants chauffants, à adopter pour ceux qui craignent le froid,
- Action-cam, pour filmer et partager les descentes les plus marquantes.
Ajoutez une lampe frontale si vous ridez tard, une powerbank pour les appareils, ou une poche à eau pour vous hydrater sans vous arrêter.
Au final, il s’agit moins de gadgets que de trouver ce qui, pour vous, rend chaque sortie plus agréable.
Le lifestyle montagnard hors-pistes
Vivre au gré des saisons : job d’hiver, vie en van, camp de base
La montagne impose son propre rythme.
La vie de saisonnier commence dès la première neige et s’organise autour des horaires des remontées.
Le vrai astuce :
- Préférer un poste à horaires fixes (magasin, remontées mécaniques),
- Tenter de négocier des jours off quand la neige est au rendez-vous,
- Miser sur des petites stations où l’on comprend que rider rend aussi meilleur au boulot.
Nombreux sont ceux qui optent pour la vanlife.
Au réveil : vitres embuées, café sur un petit réchaud, gants à sécher sur la tranche du poêle.
Ceux qui posent leurs valises pour plusieurs mois misent sur un “camp de base” bien organisé :
petit studio ou chalet, stock de vivres, et un coin pour bricoler le matériel après la session.
Spots secrets et itinéraires cultes : une autre montagne à explorer
Pour fuir la foule, rien de tel que de dénicher les spots “backcountry” souvent recommandés par le bouche-à-oreille (ou à découvrir avec un guide).
Quelques noms à glisser à vos futurs week-ends :
| Destination | Massif/pays | Accès | Période phare | Niveau requis |
|---|---|---|---|---|
| Queyras (Saint-Véran...) | Alpes françaises | Routes sinueuses | Janvier-mars | Intermédiaire |
| La Grave | Oisans, France | Téléphérique | Février-avril | Expert |
| Vallée de la Clarée | Hautes-Alpes, FR | Accès Névache | Janvier-mars | Intermédiaire |
| Val Maira | Alpes italiennes | Depuis Cuneo | Janvier-mars | Intermédiaire |
| Luchon – Superbagnères | Pyrénées françaises | Télécabine | Janvier-mars | Intermédiaire |
Le secret ? Miser sur des petites stations à l'ambiance chaleureuse, instants rustiques et cuisine locale.
Communauté et événements : festivals, compétitions, test de matériel
Le snowboard se vit à plusieurs.
Quelques rendez-vous à ne pas manquer :
- High Five Festival à Annecy pour la cinéphilie et l’ambiance,
- Rock On Snow (Val Thorens, Avoriaz, Serre Chevalier…) pour tester du matos et élargir le cercle,
- Petit festivals de films, compétition de la vallée ou afterworks dans votre station favorite.
Pour rencontrer du monde :
- Rejoignez des groupes Facebook ou Discord “freeride” ou “splitboard”,
- Passez par la section snowboard de votre club local,
- Testez du matériel lors des journées organisées, les échanges sont naturels.
En peu de temps, un crew se forme : une expé en couloir à la prochaine chute de neige, une sortie nocturne, un week-end bivouac sur les crêtes.
Style et influence : mode, art graphique, musique… l’ADN snowboard
Le style snowboardeur, c’est tout un univers à lui seul.
Look ample, pantalons cargo, couleurs originales ou pastels, bonnets tricotés main.
Les boards, quant à elles, ressemblent souvent à de vraies toiles de peintre : paysages stylisés, animaux sauvages, inspirations urbaines.
L’art s’invite jusque sous vos pieds.
Côté ambiance, la musique accompagne chaque moment :
Hip-hop, électro relax pour les montées, rock en descente.
Mettez une playlist en commun avec le crew, histoire de graver la bande-son de l’hiver.
Le snowboard, c’est la passion, le respect de la montagne, le sens de la technique et de la communauté.
Chaque descente laisse une trace bien au-delà de la neige.
Sous ses allures ludiques et libres, le snowboard conjugue technique, passion, communauté et respect de l’environnement.
À chacun d’écrire sa propre trace - sur la neige… et dans l’histoire collective de la montagne.
Ces articles peuvent également vous intéresser
Randos et activités sportives
Décoder le vocabulaire de l’escalade : les termes incontournables des cimes
Reliefs, prises, équipements et techniques : un panorama complet et vivant de l’escalade pour mieux comprendre ce sport passionnant et ses subtilités.
Randos et activités sportives
Descente ski alpin : vivre l’adrénaline sur les pistes de montagne
La descente en ski alpin, fusion de vitesse, technique et adrénaline, demande préparation, équipement adéquat et maîtrise des trajectoires pour exceller sur la neige.
Randos et activités sportives
Ski Genève : astuces d’initié pour dénicher les pistes secrètes
Stations secrètes à moins de 90 min de Genève : ski sans foule, freerando, budget optimisé et accès rapide pour une expérience montagnarde authentique.